09
Fév

André Riou – La voix des éleveurs de viande

écrit par GDS
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À 51 ans, André Riou réalise un de ses rêves de jeunesse : vendre des produits élaborés issus de son élevage de limousines.

Le laboratoire de transformation sera fin prêt d’ici la fin de l’année

Reste à obtenir les agréments nécessaires. Car les clients déjà conquis par les morceaux de viande vendus sur pièces attendent avec impatience les barquettes de bœuf bourguignon et autres plats cuisinés. « Cuisinier, c’est ma formation de départ », rappelle André Riou, éleveur en Gaec avec son frère et un jeune qui vient de remplacer le 3e frère à l’origine du Gaec.
Pour en arriver là, il a fallu attendre plus de 20 ans entre le démarrage de l’élevage de limousines et cette nouvelle étape qui permet de mieux valoriser les animaux sortant de la ferme. Hasard de l’histoire, les 3 frères choisissent d’abandonner le lait pour partir en viande bovine en avril 1996, au moment même où éclate la 1ère crise de la vache folle. Ils s’en souviendront encore longtemps de l’acquisition de leur troupeau de départ de 40 vaches tout près des Côtes d’Armor, sans oublier le second épisode en 2000. « Mais le plus terrible a été la fièvre aphteuse en 2001. Tous les mouvements d’animaux étaient bloqués ou contrôlés par la DSV qui imposait une désinfection à l’entrée comme à la sortie avec des rotoluves », se souvient André.

Entre temps, entré comme délégué communal au GDS, il participe rapidement aux réunions au niveau départemental,

d’abord comme suppléant puis comme titulaire. « Je voulais faire entendre la voix des éleveurs spécialisés en viande bovine auprès des laitiers ». Et pour cause, les maladies comme la BVD ou la paratuberculose sont les mêmes. Par contre, pour les vaccinations ou les manipulations d’animaux, c’est une autre affaire. Les éleveurs de viande doivent s’équiper en conséquence de couloirs de contention, comme en 2007 pour la vaccination du cheptel contre la FCO. En 2015, André devient président de la nouvelle zone « Arrée-Léon ». « Nous faisons des réunions régulières 3 à 4 fois par an, pour tenir les collègues informés et relayer les infos du département ou de la région. Nous voulons être très réactifs, en direct avec les éleveurs », précise André.

Et la vente directe ? L’idée est venue à la suite d’un accident sur des bêtes abattues en urgence avec des kilos de viande à écouler dans le voisinage. Les premiers retours sont très bons ; le bouche à oreille a fait le reste. Il faut alors s’organiser pour trouver des abattoirs de proximité comme celui du Faou et conquérir la clientèle locale. « Au départ, nous vendions de la viande par lots ; puis nous sommes passés à des produits spécifiques comme des steaks hachés, des merguez…ou des préparations pour bolognaises », précise André.

« C’est très valorisant de voir les
clients venir chez nous chercher
de la bonne viande »

 

Conscient des enjeux de qualité sanitaire et des responsabilités liées à la vente directe, André s’est formé en conséquence.

« Nous utilisons très peu d’antibiotiques et nous axons notre travail avec le GDS et les vétos sur le préventif ». De quoi jouer la transparence avec les clients en toute
confiance. Toute la production ne part pas en vente directe, mais en période de crise, cette valorisation permet de tenir et de garder confiance en l’avenir. Rien de tel que de répondre aux attentes des clients et de se voir encouragés dans cette démarche.

« C’est très valorisant pour notre métier de voir les clients venir chez nous pour s’offrir de la bonne viande », conclut André.

Propos recueillis par Rémi Mer

Repères

  • 1966 – Naissance à Guiclan (29)
  • 1981-1984 – Formation à l’Ecole Hôtelière de Saint-Nazaire
  • 1984-1993 – Cuisinier
  • 1993 – Installation en production laitière et viande bovine (broutards)
  • 1996 –  Démarrage du troupeau de vaches allaitantes limousines
  • 2012 – Début de la vente directe

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