06
Avr

Chez les professionnels de la viande

écrit par GDS
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entretien B Eon 2

 

 

Bertrand Eon

Responsable de la filière viande bovine et ovine de l’abattoir Kermené, de Saint-Jacut-du-Méné (22).

 

 

Quelles sont les spécificités de votre métier ?

Notre premier métier est d’approvisionner tous les jours en viande fraîche l’ensemble des magasins de l’enseigne Leclerc sur toute la France. Pour ce faire, nous collectons des animaux sur l’ensemble du territoire national. Nous abattons les animaux au plus près des zones de production pour respecter les règles du bien-être animal. Les carcasses sont ensuite acheminées ici à Saint-Jacut pour être travaillées ; les camions retournent en charge avec des palettes de viande préparée en fonction de la demande de chaque magasin.

Dans l’abattoir même de Kermené, nous pouvons abattre 600 porcs, 60 gros bovins et 100 veaux à l’heure. Mais toutes les semaines sont différentes, tant au niveau des apports (surtout pour les bovins qui sont des animaux de réforme) que des commandes des magasins dépendantes des opérations commerciales, de la saison et de la demande des consommateurs. A nous de nous adapter.

Quels ont les enjeux de compétitivité pour votre entreprise ?

Notre performance viendra de la maîtrise des coûts logistiques, de l’efficacité de nos outils industriels (notamment en termes de remplissage), mais aussi et surtout du management des hommes. Nous devons bien penser nos investissements industriels avec nos équipes en allant voir si nécessaire à l’étranger les réalisations de nos concurrents.

Cela passe aussi par la meilleure valorisation possible de l’ensemble des matières premières qui rentrent dans l’abattoir, y compris les cuirs ou le 5ème quartier. Néanmoins il faut que tout le monde vive dans la filière, du producteur au distributeur, en passant par les transporteurs qui jouent aussi un rôle essentiel.

Quelle est la place de l’innovation dans votre stratégie ?

Nous avons un service de recherche-développement (R&D). Plus de 40 % de nos ventes se font sous forme de produits élaborés. Nous sommes amenés à moderniser nos outils industriels en permanence, par exemple en automatisant certaines tâches de manutention par la robotisation. Cela améliore le bien-être au travail.

Dans d’autres domaines comme l’informatique ou la logistique, nous cherchons toujours à être plus performants avec des outils d’optimisation des flux de matières. L’objectif : garantir la meilleure traçabilité et satisfaire les clients de nos magasins.

“S’appuyer sur les hommes pour progresser en permanence”

Comment associez-vous vos collaborateurs à la réussite de l’entreprise ?

Nous privilégions l’évolution et la promotion interne. Cela fait partie de l’esprit de la maison. Nous accordons une grande importance à laisser des espaces de liberté à chacun dans son métier pour améliorer l’organisation, gérer les problèmes et proposer des solutions pour davantage de performance et de qualité du travail. Nous investissons dans la formation des opérateurs et de l’encadrement. Nous avons une école de boucherie pour laquelle nous recherchons en permanence de nouveaux apprentis, mais ce n’est pas toujours facile de recruter dans nos métiers.

Propos recueillis par Rémi Mer

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