01
Oct

MetaPrev : quel lien entre alimentation et santé ?

écrit par GDS
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Thomas Aubineau


Entretien avec
M. Thomas AUBINEAU

Pouvez-vous nous préciser le contexte ou le constat qui a mené au projet MetaPrev  ?

Les changements métaboliques liés à la fin de la gestation, au vêlage, et au démarrage en lactation sont très importants et peuvent provoquer certaines maladies (fièvre de lait, cétose, déplacement de caillette) très graves, mais rares. Ils peuvent aussi déclencher certains troubles (variations sanguines sans maladie) peu graves mais très fréquents, et qui eux-mêmes entraînent une baisse des défenses immunitaires et ainsi favorisent la survenue de maladies très fréquentes : métrites, mammites, infécondité…

Des plans de prévention basés sur l’alimentation des vaches en fin de gestation ont été proposés par des scientifiques d’Amérique du Nord depuis le début des années 2000, mais ces programmes alimentaires ne sont pas souvent appliqués dans les fermes du grand ouest français, et quand ils le sont, ils semblent souvent mal appliqués.

Pourquoi ne sont-ils pas bien appliqués ?
Une mauvaise information de la part des conseillers et nutritionnistes ?
Des mesures non adaptées à nos systèmes d’élevage ?
La nécessité environnementale d’autonomie alimentaire et d’utilisation de plus de fourrages herbagers pose aussi question car ces systèmes alimentaires ne sont pas adaptés aujourd’hui à la prévention de l’hypocalcémie.

Quels sont les objectifs de ce projet ? En quoi consiste-t-il ?

Le premier objectif était d’évaluer précisément, dans différents systèmes alimentaires, les programmes alimentaires des vaches en fin de gestation dans les élevages du Grand Ouest au regard de la prévention de l’hypocalcémie et de la cétose et de vérifier leur adéquation avec les recommandations. Aussi, dans les cas où le programme est mal appliqué, nous souhaitions comprendre pourquoi : mauvaise connaissance des principes des programmes alimentaires de prévention, contraintes liées au système fourrager, à la taille du troupeau ? De manière à envisager des solutions alternatives adaptées.

Le deuxième objectif était de mesurer la fréquence des troubles métaboliques après vêlage en fonction des programmes alimentaires communément retrouvés dans le Grand Ouest français : en fonction du type de fourrages utilisés, du type et des quantités de minéraux, et de l’existence ou non d’une préparation au vêlage.

Enfin, nous souhaitions mettre au point et tester des outils pour :

  • identifier les élevages où les troubles métaboliques sont fréquents au vêlage.
  • évaluer la qualité des fourrages en lien avec la prévention des troubles métaboliques.

Des outils simples et faciles à utiliser par les éleveurs en autonomie.

Quels seront les bénéfices concrets au sein des élevages ?

A l’issue du projet, nous serons en mesure de proposer aux éleveurs des outils de diagnostic permettant de dire si leur conduite alimentaire en fin de gestation est à risque ou non. Car les troubles d’hypocalcémie et de cétose, qui concernent de 25 à 50 % des vaches d’un troupeau, passent inaperçus malgré l’impact qu’ils peuvent avoir sur la santé des vaches.

Aussi, nous pourrons apporter des conseils de prévention spécifiques aux différents systèmes d’élevage et proposer des programmes alimentaires adaptés aux compositions fourragères des rations. Des dosages sur les différents fourrages permettront d’affiner le conseil et de mieux suivre les programmes mis en place.


MetaPrev est un projet multi-partenaires, avec la participation technique et le soutien financier de GDS Bretagne, INRAE, CCPA, NEOLAIT, TECHNA et VILOFOSS.

Le projet MetaPrev a débuté en 2018 et est prévu sur une durée de 48 mois.
Les premiers résultats sont attendus en 2021 notamment sur la mise en place des premiers outils de diagnostic.


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