20
Juin

Grégoire Kuntz, l’attrait des pôles

écrit par GDS
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Grégoire Kuntz serait toujours prêt à s’envoler pour une courte mission dans les pôles Arctique ou Antarctique. Des régions qu’il connaît bien pour y avoir passé des années à regarder vivre des oiseaux comme les manchots royaux.
A 40 ans révolus, il garde l’âme d’un jeune chercheur. Moniteur de plongée, Grégoire Kuntz est un des rares vétos à avoir fait la spécialité aquacole à l’Ecole Nationale Vétérinaire de Nantes dans les années 90.

L’attraction des pôles

Il fait ses débuts à la station d’Ifremer à La Trinité-sur-mer sur la mortalité des huîtres.
Son amour des bêtes et une passion pour les chiens de traîneau vont le conduire vers d’autres horizons. Au lieu de faire son service militaire, il choisit d’être « volontaire à
l’aide technique » pendant 2 ans au sein de l’Institut Polaire Français Paul-Emile Victor. « On voulait comprendre comment le manchot royal pouvait descendre plus de 10 minutes en plongée à 400 m de fond ». C’est là que le véto apporte son savoir-faire
de chirurgien pour implanter des micro-capteurs et analyser la physiologie de l’animal avec des équipes de biologistes. Ce sera l’objet de sa thèse vétérinaire en 2000.
Mais les mesures biologiques révèlent aussi les capacités d’adaptation des oiseaux aux différents milieux comme au changement climatique, très perceptible dans les pôles.

De la faune polaire à notre territoire…

« En 2001, j’ai décidé de continuer mes études au Canada sur la gestion de la faune sauvage ». De quoi lui donner les clés de lecture des migrations du grand cormoran par delà les frontières et les océans et les dégâts dans les piscicultures bretonnes. Il suffit de le brancher sur la faune polaire pour l’entendre parler sans s’arrêter, des grands cormorans, des manchots empereurs ou encore des ours blancs, photos à l’appui. A son retour, il n’oublie pas sa formation initiale de vétérinaire et relance son réseau d’amis installés en cabinet. Il cumule les remplacements et emplois, en intervenant notamment en « rurale », dans les élevages. « La condition, c’est de savoir faire une césarienne », avoue-t-il avec malice. Un passeport pour entrer dans les élevages…

Une expérience au service de GDS Bretagne

Et les GDS, dans tout cela ? On y vient… Lors d’une réunion de travail avec des vétos du GDS du Finistère, département où il exerce, il va trouver sa nouvelle voie de vétérinaire conseil au GDS 22. Grégoire Kuntz est actuellement animateur régional des groupes de travail sur les maladies abortives des bovins et véto référent pour les maladies émergentes (comme la Fièvre Catarrhale Ovine ou Schmallenberg). Mais il est aussi reconnu comme expert en faune sauvage. « Je suis de près la néosporose, injustement
appelée maladie des renards. Tous les ans, on la détecte dans 400 fermes en Bretagne ».
Il veut éviter de faire des renards les boucs émissaires, sous le regard des chasseurs et des écologistes. La faune sauvage fait ainsi l’objet de surveillance à la fois comme victime, réservoir ou comme vecteur de maladies. Grégoire entend bien s’appuyer sur une thèse de recherche en cours pour mieux connaître les modes de transmission et donc la prévention de la maladie. « C’est le côté passionnant de ce métier de pouvoir faire le lien entre des problèmes d’éleveurs de terrain et la recherche », conclut-il.
Derrière l’ancien praticien se cache toujours le chercheur. Du Zoo-pôle à Ploufragan où il travaille, il garde un œil sur l’autre pôle, là-bas où les manchots n’ont plus beaucoup de secrets pour lui.

Repères

  • 1972 – Naissance de Grégoire Kuntz
  • 2000 – Thèse vétérinaire “télémétrie chez le manchot royal”
  • 2001 – Etudes sur la gestion de la faune sauvage au Canada
  • 2010 – Entrée au GDS 22

 

 

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