22
Jan

Le mouton d’Ouessant

écrit par GDS
Un commentaire

A l’extrême pointe de la Bretagne se trouve l’île d’Ouessant. Cette commune insulaire du département du Finistère, populaire pour ses paysages bruts et sa mer indomptable lors des tempêtes d’hiver, recouvre parfois d’un caractère plus champêtre. En effet, cet archipel du bout du monde a été, durant très longtemps, l’auberge naturelle d’une espèce aujourd’hui prospère : le mouton d’Ouessant.

Un peu d’histoire…

Tout commence en 1750… les premiers documents donnent à lire qu’un animal à fourrure noire broute sur les bords de l’île d’Ouessant. En 1900, on dénombre plus de 6000 ovins bruns présents sur l’île. C’est en 1911 dans l’Encyclopædia Britannica qu’ils sont répertoriés comme race à proprement parlé : le mouton d’Ouessant.
Du début des années 1900 aux années 1920, les effectifs ont réduit de moitié.
D’après une légende, la quasi-extinction de la race, serait due à l’échouage d’un navire grecque sur les côtes ouessanes. A son bord des moutons blancs qui laissèrent derrière eux un métissage des espèces et par la suite, amenèrent à la disparition du résident d’Ouessant.
Les faits ne sont pas vérifiés et l’on croit bien plus aux croisement des races françaises avec celles de l’île d’Ouessant en faveur d’un mouton imposant, fournisseur de laine abondante et donnant des portées plus nombreuses.

Groupement des éleveurs de moutons d’Ouessant (GEMO)

Fondée en 1976 par Paul Abbé, éleveur passionné, le GEMO avait pour vocation de faire perdurer la race lorsqu’elle était en voie d’extinction.
En retraçant le chemin de faibles troupeaux rescapés en France et dont la race n’avait pas été métissée par des croisements, le GEMO entama son entreprise de repeuplage.
En un temps record, et grâce à la volonté d’un groupe d’éleveurs, les moutons d’Ouessant passèrent d’un effectif clairsemé à plus d’un milliers. Aujourd’hui, les ovins ne sont plus menacés de disparition.

Des groupements de préservation de l’espèce voient également le jour en Allemagne, aux Pays-Bas et en Belgique. L’écopâturage, qui consiste à entretenir un terrain de façon écologique et responsable, intéresse très fortement nos confrères agriculteurs de l’est de l’Europe.

D’Ouessant, petit et puissant !

Ce bestiau noir, de petite taille est l’espèce de race ovine la plus petite au monde. Il ne dépasse guère les 50 centimètres au garot. On pourrait dire du mouton d’Ouessant qu’il est incompétent, car il n’est pas producteur de lait, donne seulement un agneau par portée et du fait de sa petite taille n’est que peu rentable. Alors pourquoi tant de moyens déployés pour sauver cette espèce ?
Les moutons d’Ouessant ont de riches aptitudes. A en juger par leur faible besoin en nourriture et qui plus est leur résistance climatique hivernal (rustique). Ce sont de riches alliés à l’écopastoralisme. Pour éclaircir ce point, ils peuvent défricher un terrain même difficile d’accès. Seul inconvénient notable : leur incapacité à évoluer seul. Il faut donc pour adopter un « moutondeur », en choisir au minimum deux !

moutons

Taille au garot : de 46 (brebis) à 49 cm (béliers)
Poids : de 11 à 20 kg
Membres fins, queue courte
Les mâles : Cornes torsadées autour des oreilles

Plus d’informations sur le GEMO

http://www.moutons-ouessant.com/

Ouvrage

Si vous souhaitez en savoir plus…François de Beaulieu, historien, ethnologue et breton a consacré un temps précieux qui permet aux curieux d’aujourd’hui de pouvoir se renseigner sur la véritable identité des moutons d’Ouessant.
Son livre, un recueil de plus de 140 photographies d’Hervé Ronné et 60 documents rares, retrace l’histoire d’un animal petit mais à l’épopée incroyable !

http://www.francoisdebeaulieu.fr/livre/et-bientot/

Les moutons d’Ouessant en vedettes au SIA 2015

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