0 commentaireAviculteur à Plumelec (56), Pierrick Le Labourier connaît sa terre comme sa poche. Et même en profondeur.
Passionné d’archéologie et de découvertes
Pierrick Le Labourier se transforme volontiers en guide pour les randonneurs du GR 38 qui traverse la commune, en plein cœur des Landes de Lanvaux.
La preuve, on retrouve sur la propriété familiale des traces d’habitation ainsi qu’une collection de haches préhistoriques découvertes lors de défrichages d’une terre plutôt ingrate. « Comme quoi, il y a eu de la vie avant nous », déclare-t-il, non sans humour.
Pierrick Le Labourier a bien connu l’évolution rapide de la production de volailles dans le Morbihan.
« Au début de mon parcours professionnel, il fallait bouger les sacs d’aliment à la main », se rappelle-t-il. Depuis, la modernisation est passée par là avec les ordinateurs et même les automates et autres outils connectés pour piloter à distance, prévenir les fuites d’eau, les pannes…
« Il ne faut pas en être esclave », déclare Pierrick, plein de sagesse. Car l’œil de l’éleveur est toujours aussi nécessaire pour évaluer l’ambiance des bâtiments ou détecter précocement les maladies.
« Nous devons avoir une gestion très rigoureuse des questions sanitaires, devant l’apparition de nouvelles maladies comme l’ histomonose en dindes. Et il faudra apprendre à vivre avec certaines maladies ».
L’exemple de la grippe aviaire dans le Sud-Ouest est bien sûr dans toutes les têtes. En 2016, il accepte d’être responsable du groupement volailles de Triskalia et devient président de la section avicole de GDS Bretagne. Une responsabilité qu’il prend à cœur pour se faire le « VRP de l’excellence bretonne » en matière sanitaire.
Tous les détails comptent dans un audit sanitaire, depuis la qualité de l’eau à travers des analyses (teneurs en fer, en manganèse…) jusqu’aux questions d’ambiance dans les bâtiments.
Bref, toujours utiliser les meilleures techniques disponibles pour répondre aux attentes du marché.
“J’ai toujours aimé les échanges,
les rencontres”
Il y a quelques années, il décide de repenser son exploitation, quitte à se remettre en cause.
« J’ai étudié la reprise éventuelle d’un poulailler. Au final, j’ai fait des choix différents : développer mon activité d’accueil à la ferme, engraisser quelques broutards pour vendre de la viande en direct et enfin valoriser 7 ha de bois à proximité de la ferme ».
Dans les pas de son père, lui aussi responsable professionnel, il s’engage très jeune dans les groupes de développement. « J’ai toujours été impliqué dans la dynamique des groupes, au départ comme aide-familial au sein des GVA, dans un groupes « volailles », puis au niveau de la Fédération départementale (appelée désormais Résagri) dont j’ai même été président entre 1992 et 1995.
Le besoin de contacts, d’échanges, il le vit dans son métier, mais aussi dans sa commune dont il est conseiller municipal pour s’occuper notamment du tourisme, de la culture et de l’environnement. Si Plumelec est déjà célèbre auprès des amateurs de cyclisme pour ses côtes, il verrait bien sortir des cartons la Route des mégalithes, nombreux dans la région. En attendant, il fait découvrir les réalités de l’agriculture -et de la nature- auprès des randonneurs, des associations locales comme des consommateurs. Sans oublier les vestiges de ceux qui ont vécu ici il y a plusieurs milliers d’années, dans ce coin de Bretagne riche en histoires.
Propos recueillis par Rémi Mer
Repères
1961. Naissance à Plumelec
1978. Formation Bac D’, au lycée agricole La Touche de Ploërmel
1983. Formation BP compta gestion
1987. Installation en production de volailles (1200 m2)
1996. Nouveau bâtiment volailles de chair
2016. Président de la section avicole de GDS Bretagne
