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Juin

Conséquences prévisibles de l’épisode récent de grippe aviaire ?

écrit par GDS
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Félix Mahé, expert avicole GDS Bretagne, nous donne son avis

L’Europe a fait face à la plus grande contamination par un virus Influenza Aviaire Hautement Pathogène dans la faune sauvage (1380 cas recensés dans 73 espèces différentes) dans les élevages domestiques (1005 foyers dans 20 pays).
A l’ampleur de la dispersion géographique de ce virus, s’ajoute son caractère pathogène pour les canards, habituellement résistants et porteurs asymptomatiques de ces virus.

“Les oiseaux sauvages ont amené le virus H5N8 fin 2016 : cette menace doit être désormais considérée comme permanente chaque hiver sur le territoire Européen et intégrée dans le dispositif de maîtrise des maladies aviaires.”

Face à ce risque de transmission du virus par la faune sauvage aux volailles domestiques, la Commission Européenne a d’ailleurs établi des mesures de biosécurité renforcées et de détection précoce*. La formation obligatoire au plan de biosécurité de 4200 aviculteurs en Bretagne sera bientôt achevée. 46 journées (700 aviculteurs) ont été assurées par GDS Bretagne**. La mise en pratique dans les élevages est en cours mais les facteurs de risque extérieurs, notamment liés aux intervenants en élevage, restent à maîtriser.
Véhicules de transport (aliment, animaux, gaz, ramassage des œufs…) et personnels temporaires (intervention et manutention des volailles, maintenance…) sont concernés.

Efficace contre les risques de contamination par voie terrestre ce plan biosécurité l’est peu contre le risque aérien. La protection des élevages plein-air nécessite la conception d’installations intégrant des systèmes de confinement (existants dans le Nord de l’Europe et la Suisse). Certains hivers, les éleveurs en plein-air vont devoir gérer le confinement et ses conséquences. La communication de la filière sur les produits sous signe de qualité d’hiver sera aussi impactée…

Félix Mahé, animateur section avicole

Il reste enfin le problème de respect du confinement des volailles des particuliers. L’information sur cette obligation s’est faite par les mairies, tiraillées entre l’importance d’informer et la discrétion nécessaire pour ne pas susciter d’inquiétudes, et éviter toute psychose chez le consommateur, comme en 2006 avec la « grippe du poulet ».

Quant à la piste vaccinale, si les essais de vaccination permettent dans certains cas de réduire les symptômes, cela n’empêche pas l’excrétion du virus. La vaccination
ne peut pas, pour l’instant, être efficace pour maîtriser la diffusion de ces virus.

*décision UE 2017/163 /
**Partenariat avec la Chambre Régionale

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