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Juil

Lutte contre le varroa : c’est de saison !

écrit par GDS
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Les recommandations d’Yves Layec, Président de la section apicole de GDS Bretagne

Quel est l’état de lieux de la situation relative au varroa en Bretagne ?

La situation en Bretagne est la même que partout dans le monde.
On peut considérer que le varroa est présent dans toutes les ruches et les colonies d’abeilles Apis mellifera du monde entier sauf dans quelques endroits privilégiés comme Ouessant en Bretagne ou la Nouvelle Calédonie et la Polynésie française. Sans oublier l’Australie, elle aussi encore préservée pour l’instant.
Ce constat est à nuancer : en fonction des colonies et de leur histoire, il peut y avoir plus ou moins de varroas. La nombre de varroas est assez variable d’une colonie à l’autre.

Le seuil critique a évolué au fil du temps. Aujourd’hui, la limite acceptable est atteinte à partir de 2000/ 2500 varroas au sein de la colonie, et la survie de la colonie est alors engagée quelle que soit la période de l’année.

À quelle période faut-il agir pour lutter contre le varroa ?

On peut agir toute l’année. Mais on ne fait pas de traitements acaricides “chimiques” lorsque les hausses à miel sont présentes sur les ruches.

Le moment important pour effectuer un “traitement” se situe immédiatement après la récolte de miel d’été qui doit avoir lieu avant la fin août.

abeilles dans une ruche - récolte du miel

Les raisons pour lesquelles il est primordial d’agir avant fin août sont les suivantes :

  • en été, les reines ralentissent leurs pontes et les populations d’abeilles diminuent alors que les populations de varroas (qui se reproduisent dans les couvains) continuent à évoluer.
  • et, au mois d’août, dans nos régions tempérées, les abeilles commencent à produire les abeilles d’hiver c’est-à-dire des abeilles qui ont une durée de vie plus longue que les abeilles d’été. Elles passent la mauvaise saison et assurent le redémarrage de la colonie à la sortie de l’hiver. Elles sont très importantes pour la survie de la colonie..

Dans les couvains, les varroas se logent dans les cellules disponibles et se nourrissent sur les nymphes d’abeilles. Une abeille d’hiver qui naît alors que le varroa lui a ponctionné de l’hémolymphe a une durée de vie plus courte. Son développement est dégradé et donc les abeilles d’hiver sont de moindre qualité et de durée de vie plus courte. Une forte présence du varroa en fin d’été entrainera de fortes mortalités de colonies au cours de l’hiver

Il est important de traiter le plus rapidement possible au moment où la colonie fabriquent les abeilles d’hiver.

Quelles sont les recommandations techniques de GDS Bretagne ?

Un traitement efficace assez rapidement après la récolte d’été est à envisager.
Si on ne peut pas faire autrement, il faut essayer de réduire le nombre de varroas pendant la saison.

varroa sur le dos d'une abeille

Deux actions sont recommandées :

1. Compter les chutes naturelles de varroas
Il existe une relation entre les varroas qui meurent et le niveau d’infestation de la colonie.
Il s’agit d’un moyen d’ évaluation. Lorsque le nombre de varroas est trop important, il faut agir.

2. Piéger les varroas dans le couvain de mâles
On introduit dans la ruche un cadre avec des cellules de mâles et le varroa est attiré de façon préférentielle dans le couvain de mâle. On retire ensuite le cadre dans lequel les varroas se sont laissés piéger.
Il s’agit d’un moyen mécanique pour réduire le nombre de varroas présents dans la colonie.
Une fois que l’opération est engagée par le professionnel, il est important d’aller jusqu’au bout en respectant le calendrier.

Étant donné que depuis 20 ans, le seuil critique pour la survie d’une colonie s’est considérablement abaissé, il est fortement conseillé de suivre l’infestation de varroas toute l’année en comptant régulièrement les chutes naturelles de varroas.
Il est important d’intégrer ce temps de comptage et de mise en place des cadres mâles dans la gestion de son rucher.

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