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Mar

Thierry Cadalen, passionné des abeilles

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écrit par GDS
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Apiculteur, certes. Professionnel aussi. Mais Thierry Cadalen se définit d’abord comme paysan, par passion de la nature et par indépendance.

Thierry Cadalen

Né dans une famille de paysans au pays des Abers, Thierry Cadalen aurait pu reprendre la ferme familiale. Le sort en a décidé autrement. Après une formation initiale de mécanicien, il va finalement se tourner vers l’élevage.

« J’ai suivi une formation de vacher-porcher à Saint-Ségal », déclare-t-il. Diplôme en poche, il sera porcher pendant 16 ans dans une exploitation porcine à Lannédern. C’est au pied des Monts d’Arrée qu’il commence à élever quelques ruches à Plonévez-du-Faou. Par hasard ? Pas tout à fait !

« J’ai toujours eu cela dans la tête », déclare l’intéressé. Une passion comme la sienne ne s’explique pas, elle se vit au quotidien.

A 40 ans, il s’installe comme apiculteur, à temps plein cette fois. « Il était temps », avoue-t-il comme s’il craignait de passer à côté de sa vocation.

Vivre sa passion

Désormais, Thierry vit au rythme de ses ruches et de ses abeilles. Dès le printemps, il va visiter la vingtaine d’emplacements des ruches judicieusement choisis du Cap Sizun aux Montagnes noires. « Ensuite, je passe toutes les semaines, pour agrandir les colonies ou en créer de nouvelles, rajouter les hausses… », précise-t-il. Tout doit être fait pour assurer une bonne récolte et diversifier les types de miel, des miels de printemps, les plus précoces à base de colza, aux miels de sarrasin ou de bruyère, deux spécialités locales. Les 120 colonies de départ se sont progressivement étoffées pour constituer actuellement un élevage de 350 ruches. Thierry veut en rester là, content de pouvoir vivre de sa passion, en toute indépendance et au rythme des saisons. Ici aussi, la météo conditionne la production de nectar et donc le remplissage des hausses des ruches. « Il faut pouvoir disposer de stocks de miel, car la récolte peut varier de 5 à 6 kg par ruche en 2012 à plus de 40 kg comme 2003, une très bonne année », précise-t-il. Si la moyenne tourne autour de 25 kg, la chaleur est toujours la bienvenue pour encourager le butinage des abeilles sur une flore aussi variée que possible.

Problèmes sanitaires : vigilance !

« Il faut s’en occuper et surveiller les maladies » prévient Thierry. Certaines sont bien connues comme le varroa ou la loque américaine, d’autres sont plus récentes comme le frelon asiatique, un prédateur apparu dans le Finistère en 2011. Thierry est d’ailleurs vice-président du GDS apicole. Celui-ci s’appuie sur le rucher-école ouvert en 1985 au lycée agricole du Nivot comme support aux formations des 2000 à 2500 apiculteurs finistériens, (dont une quinzaine de professionnels). Il n’hésite pas à donner de son temps pour aller visiter des ruchers dans le cadre d’une enquête épidémiologique européenne destinée à déterminer les causes de mortalité des abeilles.

« Les abeilles ne font que des bonnes choses. »

Toute l’année, il reste en contact avec ses clients sur les marchés ou avec les lieux de dépôt-vente. Dès la fin juillet, Thierry attend avec impatience la nouvelle récolte d’été et lève les yeux vers le ciel. Dieu merci, la chaleur est enfin là depuis quelques jours… Un temps idéal pour faire travailler les abeilles ! « Les abeilles ne font que des bonnes choses », déclare Thierry, non sans malice. La nature est vraiment bien faite.

Repères

1965 Naissance de Thierry Cadalen

1988 Formation de vacher-porcher à Saint-Ségal

2003 Vice-président du GDS apicole du Finistère

2004 Installation à la Ferme aux Abeilles