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Nov

Delphine Macé, éleveuse passionnée

Portrait d'éleveurs en Bretagne : Delphine Mace
écrit par GDS
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Après une longue expérience dans l’industrie, Delphine Macé est revenue sur la ferme familiale pour s’installer en GAEC avec son jeune frère. L’histoire d’une femme passionnée par son nouveau métier.

« Je suis très scientifique », avoue Delphine Macé, comme pour justifier sa formation de maître-ingénieur en mécanique et matériaux à l’Université de Bretagne Sud (UBS) de Lorient. Elle a un moment hésité avec des formations supérieures agricoles, dans des lycées de la région. Le choix s’est fait dans la lignée de son Bac scientifique. Suite à un stage à la Manufacture des produits automobiles de Ploërmel (MPAP), un équipementier qui travaille pour Renault et Citroën, elle se fait tout de suite embaucher. Elle occupera plusieurs postes, toujours autour de la qualité que ce soit auprès des fournisseurs, des clients ou au sein de projets internes à l’entreprise.

Mais son intérêt pour l’agriculture, elle ne s’en est jamais cachée. Quand son frère s’installe sur la ferme familiale en 2006, les deux complices d’aujourd’hui pensent déjà à travailler ensemble, plus tard, à la suite des parents. « Avec mon jeune frère, on s’est toujours bien entendus », confie Delphine. L’occasion se présentera en 2010 lors d’un plan de sauvegarde de l’emploi. Elle en profite pour se faire payer une formation en élevage au centre de Crédin, tout proche de Saint-Samson, où elle réside. «  Cela m’a donné une ouverture avec d’autres systèmes », confie-t-elle. Elle met à profit son expérience antérieure pour assurer la gestion administrative de l’exploitation. Dans le Gaec, les responsabilités sont bien réparties : son frère a en charge les cultures, elle prendra l’atelier élevage. Le travail comme les astreintes le sont tout autant : un week-end sur deux et 3 semaines de vacances chacun. Les deux associés sont l’un et l’autre engagés dans des responsabilités professionnelles. Delphine est ainsi déléguée au GDS et au Contrôle Laitier : « Cela me fait 4 à 5 réunions par an. Je suis aussi membre d’un groupe Atout-Lait  », ajoute-t-elle.

Son projet est aujourd’hui de construire un nouveau bâtiment prévu pour 110 vaches avec une salle de traite en 2 fois 20 postes, en simple équipement. «  Pas de robot, ni de roto », dit-elle sans regret. Tout a été finement pensé pour adopter un système aussi simple que possible tout en veillant à la rentabilité de l’élevage. Le projet est désormais prêt à sortir des cartons ; reste à obtenir une rallonge de contrat avec la laiterie pour avoir les coudées franches. « En agriculture, quand on investit, on s’engage pour plus longtemps que dans l’industrie ». Cela ne l’inquiéterait pas si le lait était mieux payé. Pour elle, les consommateurs « ne se rendent plus compte de l’importance des choses, comme la nourriture qui devrait passer en premier ». La Bretagne a néanmoins des atouts, comme en témoigne l’investissement des Chinois à Carhaix. « A nous de le valoriser », dit-elle, consciente de l’importance de communiquer sur le métier. Son seul regret : le manque de soutien des politiques. « Ce n’est pas comme en Allemagne », dit-elle.

Avec ses 3 enfants (12, 9 et 2 ans), elle se voit très bien là dans cette commune qui l’a vu naître. Elle ne regrette en rien sa nouvelle vie. « On est notre propre patron, on est responsable de nos décisions  ». Quand on a été salarié pendant 11 ans, cela aussi a un prix.
Propos recueillis par Rémi Mer

Repères

  • 1976 : naissance à Pontivy (56)
  • 1996 : baccalauréat C, à Pontivy
  • 1996-1999 : Etudes de mécanique et de matériaux à l’UBS de Lorient. Diplôme de maître-ingénieur
  • 2006 : Responsable qualité à Ploërmel (MPAP)
  • 2007 : formation BP-REA au centre de formation de Crédin (56)
  • 2012 : installation en Gaec avec le père et le frère

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